Loisir plutôt mal vu dans les années 80-90, le jeu de rôle est aujourd’hui à la mode dans les jeux vidéos et est complètement démocratisé.
Que ce soit pour faire découvrir un métier, pour résoudre certains problèmes quotidiens rencontrés en milieu professionnel [1] [2] ou tout simplement mieux former ses salariés, le jeu de rôle est devenu un outil incontournable dans le monde de l’entreprise.
Pour ma part, le jeu de rôle a démarré très tôt, c’est-à-dire en 6ème avec un camarade de classe qui m’avait fait découvrir l’Oeil Noir,
un jeu de rôle dans un univers médiéval-fantastique. Lecteur assidu de
Strange, Special Strange et autres Récits Complets Marvel, je complétais
mon univers rôlistique cette année là avec le jeu Marvel Super Heroes
dont 80% des livres étaient en anglais. Puis mes goûts ont évolué et
j’ai joué et fait jouer à des dizaines de jeux différents pendant trois
décennies.
Que m’a donc apporté le jeu de rôle ?
Lecture, culture et ouverture.
C’est par la lecture que tout commence : il faut lire et lire encore.
Le jeu de rôle a commencé avec de petits livrets de 60 pages avec
l’Oeil Noir pour aller vers des pavés de 300 pages pour des jeux plus
complets, avec de nombreux suppléments. La découverte d’un univers
stimulant me poussait également à compléter mes lectures : que ce soit
par des romans classiques ou des romans plus ludiques à base de
science-fiction, de cyberpunk, de fantastique… Me viennent à l’esprit
les exemples suivants : j’ai lu La Pierre et le Sabre en découvrant le jeu Le Livre des Cinq Anneaux,
les romans d’Anne Rice en découvrant le jeu Vampires et j’ai acquis des
connaissances sur l’Histoire et certaines cultures africaines,
asiatiques et amérindiennes parce que nous avions décidé entre ami.e.s
de jouer à une version maison de Highlander.
Etre créatif, original et écrire
Mon parcours dans le jeu de rôle m’a très souvent mis dans la posture
du maître de jeu : celui qui propose une histoire, autrement appelé le
conteur. J’ai passé de nombreuses heures à imaginer des intrigues, des
rebondissements et du drame. J’ai beaucoup écrit et décrit des
personnages, des lieux et des situations (voir beaucoup dessiner à
l’époque aussi !). Je vois le jeu de rôle comme quelque chose de vivant.
Il faut tenir en haleine une tablée de trois, quatre voir cinq joueurs
et joueuses. Il faut également savoir proposer des choses originales (ou
en tout cas les orchestrer comme telles) pour faire vivre un scénario.
Ecouter, parler et improviser
On ne joue pas seul au jeu de rôle (et pas vraiment derrière un écran
d’ordinateur non plus). J’ai donc naturellement été vers les autres et
d’autres sont venus à moi. On travaille les rapports sociaux. Il faut
être à l’écoute des personnes qui jouent avec vous pour connaître leurs
envies, leurs motivations et ce qu’ils apprécient. On développe son
empathie. J’ai à cette occasion appris à parler en public, à m’exprimer
clairement, à reformuler, à convaincre, à négocier, à confronter des
idées et des opinions. Parler en public est devenu tout simplement
naturel.
Et surtout, j’ai appris à improviser ! Le jeu de rôle est une
excellente école pour cela. La liberté d’action étant quasi infinie, les
joueurs font preuve d’imagination eux aussi pour résoudre les énigmes
et contraintes proposées, ce qui emmène parfois votre histoire de
conteur loin de ce que vous aviez prévu au début. Dans ces cas là, les
maîtres-mots sont adaptation et improvisation. C’est un exercice mental
devenu une seconde nature chez moi grâce à ces expériences passées.
Apprendre l’anglais
Comme expliqué plus haut, je m’étais passionné dès la 6ème par un jeu publié presque uniquement en anglais. Alors le Harrap’s
est devenu mon meilleur compagnon. J’ai traduit, lu et annoté des
centaines de pages et je suis devenu incollable sur la vie des
super-héros Marvel par rebonds ! Ah, si j’avais eu un outil comme Evernote
à l’époque, cela m’aurait tellement simplifié la tache… Bref, la
rencontre avec ce jeu en anglais a été une chance extraordinaire pour
l’époque et m’a servi tout au long de ma scolarité et de ma carrière
professionnelle.
Le jeu de rôle a été une chance
Pour conclure, je dirais que le JDR a été une chance. J’ai fait de
belles rencontres, qui durent encore à ce jour pour certains et
certaines. J’ai beaucoup appris, dans de nombreux domaines : culture,
littérature, Histoire, philosophie…
Actuellement, je ne pratique plus le JDR par manque de temps (le mien
et celui des joueurs et joueuses qui m’entourent) mais je n’ai pas
complètement abandonner ce loisir : j’achète et lis régulièrement ce qui
sort afin de soutenir l’édition rôlistique et continuer à me faire
plaisir avec une lecture ludique.
Inutile de dire que tous ces acquis personnels m’ont servi et me servent dans mon quotidien professionnel.
Et de votre côté, vous avez eu l’occasion de tester le jeu de rôle ?